SERGIO ESTEBAN VELEZ
Avant tout, je ne peux que regretter le fait de ne pas pouvoir vous accompagner aujourd’hui. À cause de la distance (en ce moment, je me trouve à Toronto) et d’une pénible grippe, je suis dans l’incapacité de jouir du plaisir intellectuel de rendre hommage en personne à la grande poétesse colombienne Olga Elena Mattei. Mais, malgré la distance, ma pensée et mon esprit sont maintenant avec vous, afin de célébrer la vie et l’œuvre littéraire immense de cette qui occupe l’une des places les plus élevés de la poésie colombienne.
Avant d’avoir eu le privilège de faire la connaissance d’Olga Elena Mattei, j’avais lu un article du célèbre Ernesto Cardenal où cet écrivain rebelle affirmait qu’Olga Elena était l'un des meilleurs poètes de la langue espagnole. Plus tard, j’ai appris que Cardenal même avait été disciple d’Olga Elena. Elle fut qui l’inspira à l’heure d’écrire ses archiconnus poèmes sur le cosmos qui l’ont consacré mondialement.
Olga Elena Mattei a le mérite d'être l'auteure d'une vaste œuvre de la plus haute qualité et d’une diversité remarquable. Elle a battu une carrière nationale et internationale comme jamais avait réussi faire une autre femme dans la poésie colombienne. De vocation infatigable, elle a divulgué la culture de la Colombie dans les plus importants auditoriums de Paris, Madrid, Berlin, New York, Washington et d’autres plusieurs villes du monde où elle a été invitée à présenter sa poésie. Aujourd’hui, c’est le tour des montréalais de profiter de la présence et de la production poétique de cette femme extraordinaire.
À l'heure actuelle, quand Olga Elena Mattei a écrit près d'une cinquantaine de recueils de poésies, a remporté d’importantes récompenses littéraires dans six pays et s’est avérée pionnière de l’antipoésie en espagnol et de la poésie de thématique scientifique, deviennent incontestables les paroles d’Ernesto Cardenal à son égard, qui ne s’éloignent point des considérations des prix Nobel de Littérature Pablo Neruda et Octavio Paz, quand ils eurent le bonheur de connaître le travail poétique de Mme Mattei.
Les créateurs intellectuels et artistiques latino-américains en Amérique du Nord se voient toujours obligés de se battre orphelins pour la réalisation de ses projets et ne trouvent presque jamais le soutien mérité. Depuis que, il y a sept ans, Angela Sierra a eu la vision et le courage nécessaires pour fonder Latin Arte, il a été clair pour elle que cette institution aurait comme objectifs ceux de fomenter l’exposition de la culture latino-américaine à Montréal, de soutenir le travail de nos artistes et de rendre hommage aux plus distingués représentants de notre culture dans le monde.
Il y a quelques mois, la Colombie a été choisie comme le pays invité d’honneur du Festival de la poésie de Montréal. Quand nous l’avons appris, Mme Sierra et moi-même nous sommes demandés : quelle meilleure occasion pour rendre hommage à Olga Elena Mattei que l’année présente, quand la Colombie brille au Festival de la poésie et quand on est en train de célébrer les quatre-vingt ans de vie de notre poétesse ?
Ce fut, alors, la semence de cette série d’hommages en Amérique du Nord a la figure poétique exquise de Mme Mattei. Grâce au soutien inestimable et à l’obligeance incomparable du consulat Général de la Colombie, du Festival de la poésie et de la Banque Scotia, notre poétesse est aujourd’hui à Montréal. Et, grâce à l’UNEQ, toujours solidaire et prête à accueillir des confrères poètes du monde entier et à partager l’expérience vitale dans cette langue universelle qui est la poésie, nous pouvons profiter de cette soirée inoubliable.
Pour moi, c’est un grand honneur d’être succède comme Poète officiel de LatinArte par l’une des créatrices littéraires les plus remarquables de mon pays. La remise de cette distinction à Mme Mattei constitue non seulement un hommage à la meilleure littérature colombienne, mais aussi un tribut aux femmes méritoires qui, à contre courant, ont ouvert un chemin plus facile pour les femmes des générations actuelles.
Finalement, je voudrais trinquer en l’honneur d’Olga Elena Mattei; de Denisse Boucher, que je respect et j’admire tant depuis des années ; de Francis Farley-Chevrier, Denise Pelletier et l’Union des écrivaines et écrivains du Québec; d’Angela Sierra et Latin Arte ; de Maria Lucia Fernandez et le consulat Général de la Colombie à Montréal ; d’Isabelle Courteau et la Maison de la poésie ; de la Banque Scotia, du talentueux duo Voz de Guitarra, et de toutes les autres personnes dont le soutien a été essentiel pour le bon succès de cet hommage à Olga Elena Mattei, qui me remplit d’allégresse, de fierté de Colombien et d’espoir d’un monde dans lequel les poètes reprennent la force et la catégorie qu’ils eurent dans le temps de la Grèce antique.
Merci beaucoup !